Apprendre à se connaître
Je ne sais pas pour vous mais pour moi qui ai pris soin d’une famille, le réflexe de ce que moi je veux vraiment et y répondre, s’est un peu perdu. Je réapprends à connaître mes besoins et à y répondre.
Vous pouvez vous oublier un certain temps mais à la longue, vos besoins vont crier fort et une impression d’insatisfaction sans trop savoir pourquoi risque de vous rendre triste, en colère ou déprimé.
En vieillissant, je réalise que j’ai moins de temps devant moi et que mon désir de vivre en connexion avec qui je suis est de plus en plus fort. Pour mieux me connaître, j’ai donc intérêt à me donner des temps de réflexion que ce soit par la méditation, la prière ou la marche, seule dans la nature. Ces moments de solitude me permettent de vraiment entrer en contact avec ce qui me fait vibrer, ce que je veux réellement et à partir de ces réflexions, je peux faire des choix qui me correspondent.
J’avais l’habitude de dire dans mes cours de méditation de choisir leur moment dans la journée pour méditer et de le faire le plus possible toujours à ce même moment par la suite. Ce n’est plus ça que je suggère. Maintenant, je leur demande de méditer en se levant le matin car si vous le remettez à plus tard dans la journée, vous allez être tellement pris par le train train quotidien que vous risquez de passer à côté. De plus, en le faisant au début de votre journée, vous bénéficiez d’une meilleure énergie, vous êtes plus concentré et mieux inspiré.
Suite à la méditation, je suggère d’écrire durant 10 minutes, vos pensées, vos désirs, vos inspirations et s’il y a un sujet que vous aimeriez développer, vous pouvez lire sur ce sujet durant un autre 20 minutes. Si tous les jours vous partez vos journées de cette façon, il y a fort à parier qu’en peu de temps vous allez commencer à avoir une bonne idée de la direction que vous voulez prendre et des changements que vous aurez à faire pour vous y rendre.
Passer à l’action malgré l’inconfort
Vient ensuite le moment de passer à l’action et d’affronter ce moment d’inconfort ou de vulnérabilité que vos choix vous amènent, que ce soit le doute, le jugement des autres où la nouveauté de votre action qui vous déstabilise. Il n’y a pas de croissance ou de progrès sans passer par la vulnérabilité et l’inconfort, regardez le bébé qui apprend à marcher, il doit une première fois se lancer, tomber puis recommencer, et puis encore tomber et recommencer jusqu’à ce qu’il maîtrise la marche. Être capable d’apprivoiser l’inconfort peut devenir une grande force.
Il y a quelques années, j’ai pris des cours de massothérapie dans le but de la pratiquer. Je me suis retrouvée à plus de 50 ans à apprendre quelque chose de complètement nouveau, ma première formation étant en administration. Est-ce que je peux vous dire que je n’étais pas dans le confort ? J’étais plutôt malhabile et je me demandais ce qui avait bien pu me passer par la tête. Avec la persistance et la pratique et parce que ça me plaisait et c’est ce que je voulais faire, j’ai persévéré jusqu’à ce que je développe graduellement ma confiance et en bonus, j’ai appris sur moi.
Quelques années plus tard, mon conjoint et moi avons décidé de parcourir le Vietnam en sac à dos sans aucune réservation faite à l’avance sauf nos vols d’avion et nos 2 premières nuits d’hôtel, c’était la première fois que nous faisions une telle expérience. Quel choc culturel, après 3 jours je me demandais dans quelle galère je m’étais embarquée. Puis avec la pratique, je suis passée de l’inconfort au plus beau voyage de ma vie. Qu’est-ce qui a fait que c’est le plus beau voyage de ma vie ? L’endroit lui-même ou le fait que je me sois dépassée en confrontant certaines peurs, certaines insécurités en moi.
Pour ma part, l’inconfort qu’il m’est le plus difficile à surmonter est celui que l’on ressent face à notre entourage quand on décide de faire un changement qui va les affecter. Ça peut-être aussi banal mais comment difficile de décider de ne plus recevoir toute la famille à Noël comme vous le faites depuis 10 ans. Ça peut-être de quitter un emploi et des gens qui apprécient votre travail et qui vont être déçu de votre départ. Ce peut aussi être de dire non quelquefois à vos enfants quand ils vous demandent un service ou de garder leurs enfants.
Vous devez à chaque fois vous dire :
- Qu’est-ce que vous voulez vraiment, quelle est votre intention derrière cette décision ?
- Est-ce que vous pouvez vivre avec ?
Vous êtes donc capable de faire la paix avec vous-même et de poursuivre dans la direction choisie vous disant que les relations qui s’éloignerons de vous ne sont probablement pas celles dont vous avez besoin pour poursuivre votre chemin.
La récolte
À chaque fois maintenant que je dois faire face à quelque chose de nouveau qui me met en insécurité, je me remémore comment l’inconfort peut se transformer en confiance avec la pratique et je fonce. Et ce sera la même chose pour vous. Plus on pratique, plus ça devient facile.
J’ai un secret à vous dire, un élément qui m’a aussi aidé à foncer ou à être en paix avec une situation, c’est ma pratique de méditation. La méditation vous apprend à rester calme, à vous observer et à moins réagir. La méditation vous apprend aussi à ne pas réagir dans l’inconfort, à observer ce qui se passe à l’intérieur de vous. Des fois, vous réussirez à bien le faire, d’autres fois, moins bien, mais vous observez un progrès.
Ainsi, quand vous vous sentez vulnérable face à une nouvelle situation vous pouvez être tenté de vous protéger en informant votre auditoire que vous ne faites pas cela souvent, implicitement vous leur demandez d’être compréhensifs, dans le but de vous protéger des commentaires négatifs. Vous vous assurez ainsi de leur indulgence. Mais en réalité, c’est un mécanisme de défense que vous utilisez pour vous protéger. La prochaine fois où l’inconfort se pointe le bout du nez, essayez de simplement rester dans cet inconfort sans rien faire d’autre.
La méditation peut aussi vous apprendre à ne pas tout prendre de façon personnelle. Ainsi si on vous complimente sur votre travail, vous pouvez vous sentir valorisé mais sachez que votre interlocuteur regarde votre travail au travers de sa propre vision des choses. Vous pouvez recevoir le blâme de la même façon, car là-aussi, la personne va analyser votre action à partir de son propre système de référence. Par exemple, si vous êtes une femme qui décide de consacrer une partie de sa vie à prendre soin de ses enfants en demeurant à la maison, vous pourriez être tentée de juger la femme qui a fait un autre choix et vice versa. Tout dépend de la lorgnette avec laquelle vous regardez. Peu importe ce que vous ferez, vous ne pourrez jamais plaire à tous.
Changer comporte des risques, risque de ne pas réussir, risque de perdre des relations mais changer comporte aussi de grandes récompenses, avoir une vie plus satisfaisante qui vous ressemble plus, apprendre de plus en plus qui vous êtes, se sentir fier de se dépasser, ne plus côtoyer des gens qui nuisent à votre croissance et se créer de nouvelles relations qui vous nourrissent et qui soutiennent votre façon de voir la vie.
Et il n’est jamais trop tard pour se rapprocher de vos aspirations profondes et devenir la meilleure version de vous-mêmes.
J’ai envie de vous entendre, comment traversez-vous vos moments d’inconfort et ce que faites-vous pour en sortir ?